La série sur les passages piétons peut se rapprocher de celles des mains. En effets seules les mains qui ont vécues m’interpellent. Les rides, les taches de vieillesse, les déformations de l’arthrose me touchent plus qu’une main vierge de toute altération. Il en est de même quand j’observe un passage piéton. Les craquelures, les ridules, les traces de pas, les chewing-gums et les mégots de cigarettes piétinés. Je me dis que chaque passage piéton possède sa propre histoire comme celle de chacun de mes patients J’ai souvent utilisé le contre-jour car il rajoute du mystère dans la série. Le passage évoque une traversée protectrice d’un territoire ou d’un monde à un autre. Il y aurait des milliers d’histoires à raconter sur ces aller et venues passagères.